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Libération

L’armée lâche Moubarak

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En jugeant «légitimes» les revendications du peuple, les militaires ont un peu plus isolé le raïs. L’opposition promet aujourd’hui un million de personnes dans les rues d’Egypte.
Des militaires au milieu des manifestants, le 30 janvier au Caire. (REUTERS)
publié le 1er février 2011 à 0h00
(mis à jour le 1er février 2011 à 7h54)

Quand le nouveau vice-président, Omar Souleiman, a fait, hier soir, une intervention télévisée aussi inopinée que brève et solennelle, la foule de manifestants massée place Tahrir, au centre du Caire, s'est précipitée vers les postes de télévision, certaine qu'il allait annoncer le départ de Hosni Moubarak. Las, il a tendu la main pour «engager un dialogue avec tous les partis d'opposition» à la demande du Président. Déception. Un jeune étudiant : «C'est un premier pas vers le départ de Moubarak, mais on en veut un de plus, que l'armée lui demande de partir.»

L'espoir est là, la foule, qui sent proche la fin d'un raïs vacillant, est retournée manifester et exiger le départ de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis vingt-neuf ans. La place Tahrir est occupée par des dizaines de milliers de protestataires qui, hier soir, s'apprêtaient à y passer la nuit, défiant le couvre-feu en vigueur à partir de 16 heures. Cette immense espace, en plein centre de la capitale égyptienne, ressemble de plus en plus à un forum permanent de la contestation, entouré de tanks et de soldats (lire page 4). Des manifestants ont amené des tapis, d'autres ont installé des tentes sur le gazon du terre-plein central. Un groupe de jeunes étudiants islamistes affiche sa détermination : «On attend le départ effectif de Moubarak, on ne dormira jamais bien tant qu'il sera là.» La télévision est branchée en permanence.

Précaire. Hier après-midi, une foule record s'y pressai