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Analyse

Les classes moyennes, soutien du néo-islamisme politique

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Donné en exemple, l’AKP du Premier ministre turc Erdogan reste une exception dans le monde arabo-musulman.
publié le 1er février 2011 à 0h00

«Les Turcs ont montré le chemin : on peut vivre sa religion et être ouvert à la modernité, bâtir la démocratie et avoir des convictions religieuses», expliquait avant-hier à Libération Ajmi Lourimi, un des responsables d'Ennahda. Les islamistes tunisiens se réfèrent désormais au modèle de l'AKP (Parti de la justice et du développement) de Recep Tayyip Erdogan, ce mouvement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 qui a réformé et libéralisé le pays pour ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Union européenne. Un parti mutant, même si ses adversaires l'accusent d'avoir «un agenda caché» et d'utiliser l'UE et la démocratisation pour favoriser l'islamisation de la société.

L’islamisme politique serait il soluble dans la démocratie ? Le Parti de la justice et du développement marocain a repris le nom de son modèle turc, et son symbole : une lampe à pétrole à la place de l’ampoule électrique censée dissiper les ténèbres de l’oppression. De tels mouvements misant sur les classes moyennes apparaissent aussi dans d’autres pays arabes, telle la Jordanie. En Egypte, même les Frères musulmans, la principale force de l’opposition islamiste, sont divisés.

«Battant». Cette évolution a commencé il y a plusieurs années avec l'émergence d'une classe moyenne islamiste, engagée dans les affaires et ouverte sur la modernité. «Il ne s'agit plus de vendre les délices de l'Au-delà aux laissés pour compte de l'ouverture des marchés mais de proposer une reli