Ils se battent avec des pierres, des bâtons, des barres de fer, parfois au couteau. Ils arrachent les pavés, cassent les dalles des trottoirs qu’ils entassent sur des banderoles pour amener les projectiles à ceux de la première ligne. Hier soir, des milliers d’opposants anti-Moubarak défendaient encore la place Tahrir, immense esplanade au centre de la capitale égyptienne devenue, depuis neuf jours, le lieu symbolique de la contestation contre le régime. Les partisans du Président, parmi lesquels des policiers en civil, harcelaient les opposants à coups de cocktail Molotov et de pavés dans de véritables scènes de guérilla urbaine. L’armée, qui était restée particulièrement discrète toute la journée, a fini par tirer de courtes rafales en l’air pour disperser les assaillants massés autour du musée du Caire. Elle a ensuite disposé ses chars autour de la place pour créer un périmètre de sécurité entre les deux camps, desserrant l’étau des pro-Moubarak.
Les affrontements entre opposants et partisans du Raïs, soutenus par des policiers en civil ont fait au moins 600 blessés et 1 mort, un soldat. L’opposition a appelé à de nouvelles manifestations massives, vendredi, pour exiger le départ immédiat de Hosni Moubarak.
«Lâchés». Les échauffourées ont commencé en début d'après-midi, lorsqu'une centaine de partisans de Moubarak ont pénétré sur la partie ouest de la place. Jusque-là animée mais non violente, la confrontation a dégénéré après des tirs de pierres de part et