Le second tour de l’élection présidentielle haïtienne opposera le 20 mars Mirlande Manigat, arrivée en tête du premier tour le 28 novembre, au chanteur populaire Michel Martelly. Le Conseil électoral provisoire (CEP) a ainsi déclassé définitivement hier le candidat du pouvoir, Jude Célestin, qui devait sa deuxième place à une vague de fraude électorale de plusieurs milliers de voix.
L'annonce de sa qualification avait plongé le pays dans une grave crise politique début décembre. En rendant son verdict, le CEP suit les recommandations de l'Organisation des Etats américains (OEA) qui, après enquête, préconisait d'écarter Célestin. Son parti Inité (Unité) «accepte les résultats», a déclaré hier son coordonnateur national, le sénateur Joseph Lambert.
«Sweet Micky».«Martelly tèt kale ["tête tondue", en référence à sa calvitie, ndlr], président», ont immédiatement scandé les partisans de l'idole en défilant dans les rues de Port-au-Prince. A 49 ans, Martelly est plus connu en Haïti sous son nom d'artiste, «Sweet Micky» et s'est autoproclamé «président du compas», la musique populaire haïtienne proche du zouk et du hip-hop.
Jusqu'ici surtout réputé pour ses danses chaloupées sur scène, Michel Martelly a conquis les jeunes des quartiers pauvres en revendiquant du travail pour tous. «Un jeune Haïtien doit pouvoir travailler, s'acheter une voiture et vivre décemment», a-t-il notamment soutenu dans un débat télévisé où il a fus