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«La bataille de la peur contre la dignité»

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Galvanisés, les Cairotes ne veulent pas céder face à la violence.
Un manifestant anti-Moubarak, place Tahrir, jeudi 3 février. (REUTERS)
publié le 4 février 2011 à 0h00

Ils ont la vingtaine ou la soixantaine, étaient engagés ou non avant les événements. Tous se rendent désormais place Tahrir.

Amr, 21 ans, sympathisant du Mouvement du 6 avril

«Nous n’avons pas peur»

«Vendredi dernier, j'étais sur le pont qui relie l'opéra du Caire au centre-ville, au niveau de la place Tahrir. La police, qui barrait l'accès à la place, a tiré, j'ai reçu plusieurs impacts dans la jambe, des petits plombs. Nous sommes plusieurs à avoir été blessés et beaucoup de nos amis ont été blessés mercredi soir, place Tahrir, pendant cette nuit terrible. Je ne peux plus marcher, mais je ne veux pas lâcher. Grâce au retour d'Internet, j'essaie de coordonner le mouvement, on communique via les messages privés, par Facebook et sur nos portables. La mobilisation se fait par le bouche-à-oreille. Nous organisons des points de rassemblement à l'écart de la place Tahrir pour venir en nombre demain. Quand les choses ont commencé à mal tourner et que les baltaguis sont arrivés pour casser du manifestant, les images diffusées par les télévisions ont provoqué la fureur de plein de jeunes, qui y sont allés à leur tour. La plupart de mes copains sont déjà sur la place, mais les autres viendront aujourd'hui. Nous n'avons pas peur. C'est le vendredi du départ.»

Fouad el-Sennawy, manager, 30 ans

«Mardi, j’étais fier»

«J'étais mardi sur Tahrir, pour la marche d'un million de personnes avec ma femme et ma fille de 5 ans. Je voulais leur montrer à quoi r