Wael Ghonim, cybermilitant égyptien et cadre chez Google, a pris la parole place Tahrir, cet après-midi (lire notre récit de la journée). Arrêté pendant douze jours et relâché hier, le jeune homme a tempéré les ardeurs de milliers de manifestants qui criaient, l'applaudissait, pleuraient pour certains: «Je ne suis pas un héros, vous êtes les héros, c'est vous qui êtes restés ici sur la place», a lancé Wael Ghonim à la foule.
«Il faut que vous insistiez pour que nos revendications soient satisfaites. Pour nos martyrs, il faut que nous insistions», a-t-il ajouté, avant d'être interrompu par les manifestants scandant: «Le peuple veut la chute du régime».
Devenu un symbole de la contestation en Egypte, le jeune cadre de Google a suscité l'émotion lundi soir, lors de l'interview accordée à la chaîne privée Dream 2. Il a raconté avoir passé ses 12 jours en détention les yeux bandés. Et refusé avec véhémence d'être qualifié de héros.
«Je ne suis pas un héros, j'ai dormi pendant 12 jours. Les héros, ce sont ceux qui étaient dans la rue, qui ont participé aux manifestations, sacrifié leur vie, ont été battus, arrêtés et exposés au danger», a-t-il dit, visiblement épuisé.
Lorsque la chaîne a diffusé des images de jeunes gens tués pendant les manifestations, Wael Ghonim a baissé la tête en sanglotant.
«Je veux