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Libération

«Rubygate» : Berlusconi côté cour

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Le parquet de Milan a demandé le jugement immédiat du président du Conseil italien pour «abus de pouvoir»et «prostitution de mineure». Le procès pourrait avoir lieu avant l’été.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 10 février 2011 à 0h00

«Les preuves sont évidentes» : Silvio Berlusconi n'est pas qu'un inoffensif et gentil «papounet». C'est en tout cas la conviction du parquet de Milan qui, dans le cadre du «Rubygate», a requis hier le renvoi devant les tribunaux et un jugement immédiat du chef du gouvernement italien pour «abus de pouvoir» et «prostitution de mineure».

Objet d'une enquête depuis la fin décembre, le président du Conseil, âgé de 74 ans, est rattrapé par ses soirées légères («innocentes», jure toujours l'intéressé) entouré de dizaines de jeunes femmes très généreusement rémunérées. Depuis plusieurs semaines, les révélations autour des divertissements du vieux milliardaire se multiplient dans la presse transalpine. Il est notamment apparu que certaines filles qui participaient aux soirées dites «bounga-bounga» du Cavaliere étaient hébergées dans l'une de ses résidences milanaises, prêtes à être mobilisées par Nicole Minetti, une bimbo brune de 26 ans propulsée conseillère régionale de Lombardie et chargée de recruter les escort-girls pour le plaisir du prince.

Concrètement, les magistrats de Milan accusent Silvio Berlusconi d'avoir entretenu, l'an dernier, des relations sexuelles avec Karima el-Marhoug, surnommée «Ruby Rubacuore» (voleuse de cœurs), qui n'avait que 17 ans à l'époque des faits. Qui plus est, il serait intervenu le 27 mai 2010 en faisant pression, par téléphone, sur les fonctionnaires de la préfecture de Milan afin qu'il