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Libération
EDITORIAL

Joie

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publié le 11 février 2011 à 18h45

Dix-huit jours pour faire tomber Moubarak. Les Egyptiens sont allés plus vite que les Tunisiens et le raïs était un personnage autrement coriace que Ben Ali et maître d’un pays autrement important. Une certitude: les peuples arabes prennent leur destin en main. Moubarak a tout essayé pour rester au pouvoir, envoyant ses policiers contre les manifestants aux mains nues, puis ses nervis qui ont notamment brutalisé et harcelé les journalistes de la presse étrangère et égyptienne. Il n’a lâché que quelques infimes concessions politiques, enfermé dans sa morgue.

Le raïs se croyait éternel, préparant même une succession dynastique. Il se croyait fort du soutien de l’Occident notamment des Etats-Unis, prêts à tout accepter au nom de la protection de l’Etat d’Israël.

Sarkozy l’avait même choisi co-président de l’éphémère Union Pour la Méditerranée.

Mais, le peuple égyptien écœuré par la corruption et la négation de ses libertés en a décidé autrement. Il a obligé l’armée à sortir son commandement en chef.

Vendredi soir, toute l’Egypte a hurlé sa joie et tous les peuples arabes et musulmans seront galvanisés par les images du Caire après celle de Tunis.

Bien sûr, rien n’est gagné; les armées dans l’histoire confisquent le pouvoir plutôt que de le laisser aux forces démocratiques.

Les islamistes qui ont prospéré sous la dictature de Moubarak peuvent aussi menacer cette révolution démocratique.

Mais, pour l’heure, deux dictateurs ont disparu en un mois.

Partageons la joie des Égyptiens et des T