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Libération

Moubarak s’agrippe à son trône

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Le président égyptien est intervenu hier soir à la télé, démentant l’annonce de son départ. Au Caire, le mouvement se durcit.
par Par Claude Guibal (au Caire) et Arnaud Vaulerin
publié le 11 février 2011 à 0h00

«Démission !» 23 h 30. Un même cri de colère déchire la place Tahrir. Tous les yeux sont tournés vers l'écran géant où est affiché le visage du raïs, s'exprimant à la télévision nationale. Le visage fermé, marqué, Hosni Moubarak vient d'annoncer qu'il va transférer ses pouvoirs à son vice-président Omar Souleiman. A aucun moment, il n'est question de démission, une démission exclue fermement par son ministre de l'information Enas el-Fiqqi, quelques minutes avant l'allocution présidentielle.

Amendements. La voix ferme, le président égyptien dit s'adresser «aux manifestants, comme un père à ses enfants. […] Le sang de vos martyrs n'a pas été versé en vain». Il explique qu'il a mis en place une «transition pacifique qui va s'étaler jusqu'au mois de septembre», date prévue de l'élection présidentielle ponctuant la fin de son mandat. Moubarak répète qu'il ne se représentera pas et qu'il s'engage à protéger la Constitution et les intérêts du peuple. «Je n'accepterai jamais les injonctions de l'étranger», tonne le raïs égyptien, répondant indirectement aux appels au changement maintes fois formulés, notamment par l'administration américaine. Il propose une «feuille de route pour sortir de la crise». En refusant de lever l'état d'urgence, tant que la «stabilité n'est pas revenue», il demande l'amendement de cinq articles de la Constitution et l'annulation d'un sixième, notamment pour faciliter une «pl