«Le peuple a parlé et l'Egypte ne sera plus jamais la même», a déclaré vendredi soir Barack Obama, qui a suivi en direct à la télévision les scènes de liesse au Caire. Le président américain a notamment insisté sur le fait que «l'armée doit assurer une transition démocratique crédible». Retour sur la gestion de cette crise par Washington avec Bruce Riedel, ancien spécialiste de l'Egypte à la CIA, chercheur à la Brookings.
Que signifie la fin de Moubarak pour les Etats-Unis ?
C’est un pas dans la bonne direction, mais la situation reste fragile et mouvante. Il faut voir maintenant ce que l’armée égyptienne compte faire. Pour l’administration Obama, cela reste une crise qui doit être gérée avec beaucoup de prudence, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Cette annonce de départ pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
L’administration Obama a donné l’impression de naviguer à vue. Ne pouvait-elle faire mieux ?
L’administration Obama affronte sa première grande crise de politique étrangère et elle apprend à gérer une situation qui évolue rapidement. Pour comprendre le point de vue américain, il faut rappeler de quoi il s’agit : un régime allié, depuis longtemps dirigé par un dictateur, est soudain confronté à une révolte populaire. Il y a eu deux précédents : l’Iran, en 1979, et le Pakistan, en 2007. En Iran, l’administration Carter n’a pu empêcher un désastre. Au Pakistan, l’administration Bush a soutenu Per