La «révolution de jasmin» a été acclamée comme la révolution d'Internet. Grâce à leurs connexions avec les réseaux étrangers, les blogueurs tunisiens (Libération du 3 février) ont diffusé les événements de la révolte en temps réel. Pour connaître la dernière actualité, les journalistes et les blogueurs du monde entier se sont connectés aux blogs, aux comptes Facebook et Twitter de Slim Amamou (arrêté sous le régime de Ben Ali et actuel ministre de la Jeunesse et des Sports), Lina Ben Mhenni (auteur du blog A Tunisian girl) et beaucoup d'autres.
Quelques jours après les révoltes tunisiennes, des dynamiques similaires se sont manifestées en Egypte. Certains voient l’origine des manifestations en Esraa Abdel Fattah, jeune fille égyptienne fondatrice du groupe Facebook, qui a organisé le Mouvement du 6 avril 2008. D’autres reconnaissent en Khaled Saïd, le blogueur tué en juin dernier, l’icône de la révolte. Bien que le gouvernement ait coupé l’accès à Internet pendant plus de cinq jours, Twitter et Facebook ont réussi à contourner la censure, notamment grâce aux téléphones portables. Internet est lui-même devenu un casus belli, mais la guérilla numérique est une pratique difficile à saisir et à suivre.
La carte (1) montre comment les blogs étrangers se sont connectés aux réseaux des blogueurs tunisiens. L’analyse prend en compte une quinzaine de pages web tunisiennes identifiées par la presse internationale comme des moteurs de la révolte. Grâce au tracement de l