Retour à la vie normale, désillusions politiques, et surtout découverte de la liberté... Un mois après la chute du dictateur, ils racontent l'après-Ben Ali.
«La parodie, l'humour, la dérision qui font frémir les dictateurs sont désormais libres en Tunisie»
«Les attentes de cette révolution peuvent être résumées simplement par deux mots d'ordre: Ben Ali dégage, RCD dégage!
«Ben Ali dégage» exprimait, au-delà de la personnalité du dictateur, la volonté de la fin du système Ben Ali. Si le Président a pris la fuite, si les membres les plus proches l'ont suivi, c'est la partie immergée de l'iceberg. Tous ces «amis de la famille», «les amis, des amis» qui détiennent la majeure partie des richesses du pays restent encore accrochés aux rennes de l'économie, présents dans le capital des plus grandes entreprises du pays.
«Le RCD (le parti de Ben Ali) est encore bien vivant. Pour preuve, les 19 des 22 gouverneurs sont issus de l'ancien parti. M. Ghannouchi (RCD) est toujours premier ministre. L'assemblée est composée à 90% de membres du RCD, la chambre des conseillers à 100%. Conséquences: Mebazza (RCD), le président par intérim a ainsi obtenu un quitus de l'assemblée et de la chambre des conseillers. Il a désormais le pouvoir de voter par décrets-lois.
«Un seul apport, à cette heure: la liberté d'expression. J'ai personnellement créé un profil Facebook usurpant l'identité de Ben Ali. L'idée était pour moi de mesurer le degré de cette liberté si convoitée. J'aurais fait cela