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Libération
Reportage

«J’ai 25 ans et ma vie, c’est rien»

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Quelques milliers d’Algérois se sont rassemblés, samedi, malgré la répression policière et les mauvais souvenirs de la guerre civile.
publié le 14 février 2011 à 0h00

Certes, ils n'étaient que quelques milliers sur la place du 1er-Mai, à Alger, et ils n'ont pas pu braver le blocage policier pour marcher dans la capitale. Mais il s'est indéniablement passé quelque chose samedi.

Pour la première fois depuis des années, c'est l'Algérie dans toute sa diversité qui est descendue dans la rue. Il y avait des jeunes, bien sûr, les représentants de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), lequel avait appelé à la marche, mais aussi des intellectuels, des artistes, des retraités, des femmes, des islamistes, et même quelques enfants. Tous ont scandé les mêmes slogans, chanté les mêmes refrains pour réclamer la chute du régime : «Système, dégage» ou «à bas la dictature». Pas de doute, samedi matin, les Algériens étaient déterminés. A l'image d'Ali Yahia Abdenour, 90 ans, président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). «Il n'y a ni Constitution ni loi en Algérie. C'est pour cela qu'il faut que la loi du peuple triomphe. Que le pouvoir laisse la place aux jeunes. Ils représentent 70% de la population et ils sont écrasés», tonne-t-il.

Service commandé. La corruption, le chômage, l'absence de libertés, chaque manifestant se reconnaît dans ces fléaux que subit le pays. Au milieu de la foule, il y a Amine. C'est la première fois qu'il participe à une telle manifestation : «J'ai 25 ans, je ne travaille pas, je ne fais rien, ma vie, c'est rien. Mais