Menu
Libération
Analyse

La jeunesse, porte-drapeau du panarabisme

Article réservé aux abonnés
Les révolutions tunisienne et égyptienne ont été le seul fait de la rue.
publié le 14 février 2011 à 0h00

Longtemps, Le Caire a été le centre du monde arabe. Par son poids démographique, mais aussi pour avoir montré la voie de l'anti-impérialisme, l'Egypte donnait le la. C'était le temps de Nasser et de la saoura hatta al-nasr, la révolution jusqu'à la victoire. Qui s'est fracassée sur la défaite de 1967 face à Israël, ainsi que sur un piètre bilan intérieur, mêlant inefficacité économique et autoritarisme politique.

Depuis, l'Egypte avait fait cavalier seul, choisissant une paix séparée avec Israël et s'enfonçant dans un immobilisme qui l'avait quasiment effacée de la scène internationale. Pendant longtemps et il y a longtemps, l'Egypte a été Oum al-dounia, le centre du monde. C'est ce qu'elle est redevenue en trois semaines de révolution, qui ont abouti à la démission de Hosni Moubarak et à la promesse d'une transition démocratique. Le soulèvement égyptien, et avant lui la révolution tunisienne, a mis au jour des dynamiques insoupçonnées dans le monde arabe. Contrairement à la Tunisie, l'Egypte n'a ni une importante classe moyenne ni un exceptionnel niveau d'alphabétisation. Et pourtant, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Dans les deux cas, la contestation a été portée par une jeunesse sans engagement politique véritable, ni islamiste ni marxiste, férue de nouvelles technologies et sautant allègrement les frontières.

Blogueurs. Obsédées par la «menace» islamiste et persuadées qu'il n'y avait pas d'alternative aux régimes autoritaire