Ils arrivent en moyenne à un rythme de mille par jour sur les côtes de la petite île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Jeunes Tunisiens entre 18 et 30 ans, ils s'embarquent en masse sur des rafiots pour quitter leur pays et tenter de rejoindre l'Italie. Depuis une dizaine de jours, 5 000 personnes ont ainsi réussi à franchir le canal de Sicile et à accoster sur la petite île où le centre d'accueil des immigrés a été symboliquement abandonné il y a quelques mois par le gouvernement Berlusconi, dont un des thèmes de prédilection est la lutte contre l'immigration.«La situation est difficile, les débarquements se poursuivent de manière incessante», a indiqué Antonio Morana, commandant de la capitainerie du port. «C'est une situation sans précédent. A Lampedusa, on n'avait jamais vu autant d'arrivées en aussi peu de temps», ajoute Laura Boldrini, porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés en Italie. «L'exode enregistré ces jours-ci est de dimension biblique», a commenté le maire, Bernardino De Rubeis.
Débordées. En vertu d'accords avec Tunis mais aussi avec le colonel libyen Kadhafi, Rome était parvenu au cours des dernières années à obtenir de ses interlocuteurs un contrôle strict et militaire des côtes d'Afrique du Nord et à faire ainsi chuter radicalement le nombre d'immigrés arrivant en Sicile ou à Lampedusa : environ seulement 4 300 au cours de l'année dernière (contre 36 000 en 2008). A la grande satisfaction du cabinet B