Les Suisses ont largement rejeté par référendum, hier, l’initiative de la gauche et des organisations pacifistes ou féministes qui voulaient interdire aux réservistes de conserver leur arme militaire à domicile. 20 des 26 cantons et près de 56,3% des électeurs ont voté contre.
Pourquoi les Suisses possèdent-ils ces armes ?
D’abord par tradition puisque l’armée helvétique est essentiellement constituée de citoyens-soldats, de «miliciens» qui conservent leur arme et leur équipement à domicile pour être plus rapidement opérationnels. 6 000 militaires professionnels encadrent 220 000 soldats qui, après quatre mois de service actif à 19 ans, doivent effectuer des périodes militaires annuelles. Ensuite parce que de nombreux Suisses pratiquent le tir sportif dans 3 100 sociétés de tir, le plus souvent subventionnées par l’armée. Enfin parce que la loi en vigueur permet à tout citoyen de plus de 18 ans de posséder des armes «civiles» (pas de tir en rafale) sous certaines conditions. Selon les autorités, 2,3 millions d’armes seraient en circulation.
La législation est-elle laxiste ?
Comparée à la réglementation très restrictive en vigueur en France ou au Royaume-Uni, par exemple, la loi helvétique sur la détention d’armes (à distinguer du port d’arme, également très contrôlé en Suisse) peut paraître souple. Elle répond cependant depuis janvier à tous les critères des accords de Schengen, ratifiés par la Confédération helvétique il y a deux ans. Pour a