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portrait

Confiant en Abidjan

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ALLY COULIBALY. Le nouvel ambassadeur de la Côte-d’Ivoire en France, nommé par Alassane Ouattara, a pris ses fonctions.
publié le 15 février 2011 à 0h00

Premier rendez-vous, une heure de retard, au bout de laquelle le nouvel ambassadeur de la Côte-d'Ivoire annonce qu'il ne viendra pas. Ally Coulibaly, débordé, doit présenter le même jour ses lettres de créance à Nicolas Sarkozy. «Vous êtes une vedette, vous !» lui a lancé à cette occasion le président français. «Je ne suis pas plus célèbre que vous !» a rétorqué le diplomate ivoirien, d'autant plus à l'aise que Nicolas Sarkozy a été le premier à reconnaître la victoire électorale d'Alassane Ouattara, l'homme que Ally Coulibaly représente à Paris.

A l’ambassade, nouveau territoire sur lequel il règne encore difficilement, bien des fonctionnaires restent des partisans de Laurent Gbagbo, le président sortant qui refuse de quitter le pouvoir. Dans cet hôtel particulier décrépit de l’avenue Raymond-Poincaré, à Paris, la passation de pouvoir ne s’est pas faite dans la joie et la bonne humeur. Ampoules nues dans les couloirs, coffre-fort éventré sur une terrasse, portes fracturées. Les partisans d’Alassane Ouattara en France ont occupé les lieux le 27 décembre, contraignant Pierre Kipré, nommé ambassadeur en 2007 par Laurent Gbagbo, à se cloîtrer chez lui mais pas à rendre les clés. A son arrivée, fin janvier, Ally Coulibaly a dû faire forcer les portes au pied-de-biche.

Nouveau rendez-vous, quelques jours plus tard : l'entrée dans les locaux s'avère plus facile quand l'ambassadeur est là. Inutile de patienter dans une entrée minuscule et encombrée, où il faut crier