L'opposition iranienne a pris le Guide suprême de l'Iran au mot : Ali Khamenei ayant salué dernièrement la chute de Hosni Moubarak, elle a pris prétexte de féliciter le peuple égyptien - et tunisien - pour descendre hier dans la rue et défier à nouveau le régime. Celui-ci avait interdit toute manifestation, fut-elle de solidarité, dénonçant un «stratagème», et annoncé qu'il réagirait «fermement» à toute manifestation. C'est la première fois depuis un an que des rassemblements interdits ont lieu dans la capitale iranienne, mais aussi à Ispahan, Chiraz, Mesched et Rasht.
Les autorités ne permettant pas aux médias étrangers d’en rendre compte, il est difficile de savoir combien de personnes ont bravé le régime, sans doute au moins plusieurs dizaines de milliers de personnes. Bon nombre d’affrontements ont semble-t-il eu lieu à Téhéran et Mesched. Ils se poursuivaient hier soir vers 21 heures. Le nombre d’arrestations demeure inconnu.
Selon le site Kalame.com (opposition), les forces anti-émeutes et des bassidji (miliciens islamistes) ont également battu des manifestants et tiré en l’air pour disperser la foule sur la grande avenue Enghelab, qui traverse la capitale d’est en ouest pour aboutir à la place Azadi. Les manifestants, qui ont défilé par petits groupes à partir de 16 heures, ont d’abord gardé profil bas tandis que les policiers, présents massivement sur les grandes places et dans les artères du centre, intervenaient avec modération dans un premier temps