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Analyse

Les migrants de Lampedusa mettent les chancelleries à rude épreuve

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Le flux de Tunisiens a cessé hier dans l’île italienne. Les tensions persistent entre Rome, l’UE et Tunis.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 15 février 2011 à 0h00

Le dernier bateau, avec à son bord 83 personnes, a accosté à Lampedusa dimanche soir à 22 h 30. «Depuis, le flux s'est interrompu», constate Antonio Morana, le commandant de la capitainerie du port, «et nous n'avons aucun signalement de nouvelles embarcations dans le canal de Sicile». Après avoir dû faire face en quelques jours à l'arrivée soudaine et massive d'environ 5 000 jeunes Tunisiens à bord de navires de fortune, les gardes-côtes italiens parlent de «trêve» et restent prudents. «Nous ne sommes pas en mesure de dire si l'arrêt des débarquements est dû à des mesures de contrôles en Tunisie ou si l'interruption est la conséquence des mauvaises conditions météorologiques, poursuit Antonio Morana. Depuis dimanche soir, la mer est agitée, force 3 à 4.»

Résignation. Dans la petite île au sud de la Sicile, la situation demeure néanmoins très tendue, même si les autorités italiennes se sont résignées, face à la présence de près de 2 500 personnes errant dans les rues de la ville, à rouvrir le centre d'accueil abandonné en 2009. Mais la mesure de réouverture, pragmatique, ne suffit pas. «Le centre accueille désormais 2 200 immigrés pour une capacité de 800 personnes, explique sur place Laura Boldrini, porte-parole du Haut-commissariat pour les réfugiés en Italie. Lundi, seules 128 personnes ont pu être transférées dans d'autres structures en Sicile, en Calabre ou dans les Pouilles, car ces centres sont e