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Libération
Récit

Affaire Cassez: la corrida franco-mexicaine

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Le bras de fer engagé par Sarkozy avec le président Calderón pour obtenir le transfèrement de Florence Cassez menace aujourd’hui la tenue de l’année du Mexique en France.
Bernard et Charlotte Cassez, les parents de Florence, dans les tribunes du public à l'Assemblée nationale à Paris, le 15 février 2011. (AFP Martin Bureau)
publié le 16 février 2011 à 0h00

«Je ne vous laisserai pas tomber, Florence. Il faut me faire confiance. J'ai un plan en tête. C'est comme si vous étiez de la famille.» (1) Lors de son séjour au Mexique à l'invitation du président Felipe Calderón en mars 2009, Nicolas Sarkozy téléphone à Florence Cassez pour l'assurer qu'il va «la sortir de là». La Française a été condamnée en 2008 par la justice mexicaine à quatre-vingt-seize ans de prison, ramenés en appel à soixante ans, pour enlèvement, séquestration et possession d'armes à feu. Des charges qu'elle a toujours niées après une parodie d'arrestation mise en scène par Genaro García Luna, à l'époque patron de la police et aujourd'hui ministre de la Sécurité publique, et un procès où les témoins se contredisent ou reviennent sur leurs déclarations.

Arc-boutés. Deux ans plus tard et moins d'une semaine après le rejet du pourvoi en cassation de la Française, âgée de 36 ans, l'affaire a tourné, hier, en foire d'empoigne franco-mexicaine. Recevant les parents de Florence Cassez à l'Elysée, lundi soir, Sarkozy avait décidé de maintenir les festivités de l'actuelle année du Mexique en France tout en les dédiant à la jeune femme. La réponse de Mexico, piqué au vif, ne s'est pas fait attendre, qui a menacé, hier matin, de se retirer de l'organisation des manifestations culturelles. «Nous avions été invités à un événement culturel et cela devient un hommage à une ravisseuse», a déclaré Lourdes Aranda, la sous-secrétaire d'