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Libération

L’onde de choc égyptienne

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publié le 16 février 2011 à 0h00

La contagion ne sera pas uniforme. Au Maghreb comme au Machrek, la crise est partout la même mais si Hosni Moubarak et Zine el-Abidine Ben Ali ont été renversés par des soulèvements aussi semblables, c’est que leur extrême longévité, leur népotisme et leur degré de corruption avaient concentré sur eux toute la colère de leurs peuples. Vieillissants, malades, ces hommes ont constitué des cibles idéales pour des manifestants décidés à obtenir une victoire mais on aurait tort de se demander maintenant qui sera le prochain sur la liste.

Ce n’est pas si simple car autant les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient sont tous entrés en mouvement, autant leurs différences sont aussi grandes que leurs points communs. Partout, les dictatures en place sont menacées par leur faillite économique, l’injustice sociale et l’exigence démocratique de nouvelles générations pour lesquelles la décolonisation appartient à la préhistoire. Partout, Internet et les télévisions satellitaires ont brisé le monopole de l’information sur lequel ces régimes s’appuyaient. Les pays musulmans sont désormais tous en quête de liberté mais leurs échiquiers nationaux sont loin d’être partout les mêmes.

L’Algérie frémit. L’Algérie n’en peut plus de ces généraux qui la font végéter dans la misère alors que son gaz et son pétrole lui donneraient tous les moyens de se développer mais, dix ans après, l’Algérie reste traumatisée par sa décennie sanglante. Les 200 000 morts de la guerre civile qui l’a déchirée dans le