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Libération

A Bahreïn, «les derniers jours ont marqué un tournant»

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Obsèques le 18 février 2011 à Bahreïn de chiites tués la veille dans des heurts ( © AFP -)
par PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT DUHEM
publié le 18 février 2011 à 12h17
(mis à jour le 18 février 2011 à 19h00)



Bahrein, 800 000 habitants majoritairement chiites alors que la famille régnante est sunnite, vit sous un régime de monarchie constitutionnelle depuis 2002 — mais le Premier ministre est choisi par le roi. Depuis lundi, la colère d'une partie de sa population est réprimée dans le sang.

Marc Valéri, chercheur à l’université d’Exeter en Angleterre, étudie les transformations et les réformes économiques et sociales du golfe arabo-persique. Il décrit une situation inquiétante.

Le petit royaume de Bahrein, dans la région du golfe Persique, bascule à son tour dans la contestation. Etes-vous étonné par de telles violences?

Non. Ici les tensions sont récurrentes, au contraire de ce que l'on voit en Libye, ou que l'on a vu en Tunisie et en Egypte. Elles datent des années 90 où elles portaient le nom d'Intifada. L'arrivée du nouveau roi Hamad bin Isa Al Khalifa en 1999 a quelque peu calmé les choses. Il a dès le début pris des mesures en rupture avec la politique de son père avec par exemple une série d'amnisties. Il a également permis le retour de nombreux exilés et entamé un processus constitutionnel. L'opposition légale chiite a pu participer aux dernières él