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Libération

La «place Tahrir» de Bahreïn vidée dans le sang

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L’armée a lancé un assaut contre les milliers de manifestants qui campaient dans la capitale. Le microroyaume, majoritairement chiite, renoue avec la violence.
publié le 18 février 2011 à 0h00

La colère qui a saisi nombre de pays arabes ne pouvait pas épargner la petite monarchie de Bahreïn. Et, sans surprise non plus, le pouvoir en place a répondu avec son arsenal habituel : la répression violente et l’appel à la solidarité des émirats et royaumes voisins.

Les forces de sécurité sont intervenues brutalement, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la place de la Perle, dans la capitale Manama. Le point de ralliement de milliers de manifestants visiblement inspirés par l’exemple de la célèbre place Tahrir du Caire, devenue l’épicentre de la révolution égyptienne. Cinq personnes auraient été tuées dans cette attaque menée avec des blindés, ce qui porte à sept le nombre d’opposants tombés depuis le début de la semaine. Des dizaines ont été blessées. L’agitation revient donc en force dans l’archipel après une décennie accalmie qui faisait suite aux années 1994-1999, marquées par une longue série d’émeutes et de réactions particulièrement dures du pouvoir.

Armée. De l'avis des témoins, l'offensive contre le campement des opposants a été des plus violentes. «C'est du terrorisme, a ainsi estimé un responsable du Wefaq, principal parti religieux chiite, le député Abdoul Djalil Khalil, cité par l'agence Reuters.Quiconque a pris la décision d'attaquer les manifestants avait pour but de tuer «J'étais présent […]. Les hommes s'enfuyaient, mais les femmes et les enfants ne pouvaient pas courir assez vite», a renchéri Ibrahim Ma