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Libération

Un «jour de colère», de larmes et de balles en Libye

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Tensions . Alors que Tripoli reste calme, les manifestations violemment réprimées essaiment dans le pays. Bilan : au moins 22 morts.
par Arnaud Vaulerin et Madjid Zerrouky
publié le 18 février 2011 à 0h00

La «journée de la colère» a viré en émeutes meurtrières en Libye, hier. Depuis mardi, au moins 22 personnes auraient été tuées lors d’affrontements dans le nord-est du pays entre forces de sécurité et opposants au colonel Muammar al-Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.

Au troisième jour d’un mouvement de contestation qui s’étend, Benghazi, deuxième plus grande ville du pays, à 1 000 km à l’est de la capitale, Tripoli, a de nouveau été le théâtre de violences. Des témoins ont indiqué au site d’opposition Libya al-Youm avoir dénombré 6 morts. La ville a connu plusieurs manifestations, selon des informations difficiles à vérifier.

Snipers. Ainsi, 5 000 personnes se seraient rassemblées, hier, dans le quartier Al-Shabi, près du tribunal. Des avocats et des juges étaient descendus dans la rue pour réclamer une Constitution, abrogée en 1977 par Kadhafi. Avenue Nasser, dans le centre-ville de Benghazi, un défilé de 2 000 à 3 000 manifestants aurait essuyé des «tirs nourris». Dans le même temps, plusieurs utilisateurs de Facebook et Twitter mentionnaient la présence d'hélicoptères, confirmée par des vidéos mises en ligne. D'autres indiquaient que des snipers avaient été vus sur les toits de la ville. «De nombreux blessés ont été dirigés vers l'hôpital Al-Jala, où les urgences étaient pleines hier en fin d'après-midi», selon Libya al-Youm.

Al-Bayda a elle aussi été survolée par les forces de sécurité, où trois gros-porteurs militaires auraient atterri hi