«Pacifiques, pacifiques, nous resterons pacifiques», chantaient les manifestants. Un millier de personnes, pour la plupart des jeunes et des étudiants, se sont retrouvées vendredi devant le campus de l'université de Sanaa, la capitale yéménite, pour une «marche d'un million de personnes» à travers le pays, lancée sur Facebook. Puis, les forces de sécurité ont bloqué les différentes rues partant de la place où la foule s'était rassemblée. C'est alors que les «voyous» à la solde du gouvernement ont commencé à frapper les manifestants et à leur lancer des pierres.
C'est le huitième jour consécutif de protestation dans la capitale depuis la démission du président égyptien, Hosni Moubarak, le 11 février. Les revendications des manifestants varient mais, galvanisés par les événements en Egypte et Tunisie, tous s'accordent sur la nécessité d'un réel changement au Yémen. Bien que la majorité réclame le départ du président Ali Abdallah Saleh - à travers des slogans tels que «le peuple réclame la chute du régime» ou «Ali, démissionne» -, nombreux sont ceux qui exigent également des réformes : enrayer la corruption qui gangrène le pays, transformer en profondeur le système éducatif et adopter des mesures économiques d'urgence…
Plus libres. Depuis la mi-janvier, des manifestations agitent Sanaa. Certaines ont regroupé jusqu'à 20 000 personnes, mais elles restaient sporadiques et généralement organisées par l'opposition. Bien qu'assez désorganisé