Depuis l’époque du Prophète, c’est un pays de révoltés. Mais aussi un pays où le pouvoir, représenté par la dynastie séculaire des Al-Khalifa, cousine éloignée de celle qui règne en Arabie Saoudite, sait mater les révoltes. Dernièrement, on avait cru le régime menacé après l’avènement de la République islamique en Iran, les mouvements clandestins chiites ne cachant pas leur empathie pour Téhéran et leur volonté de renverser l’émir. Puis, il donna à nouveau l’impression d’être à bout de souffle pendant les années 90, où, en dépit d’une féroce et efficace répression mise en place par des officiers britanniques, il dut faire face pendant cinq à six ans à des émeutes à répétition.
Apartheid. Mais les conflits, eux aussi séculaires, entre chiites et sunnites, semblaient s'être calmés. Le nouveau souverain, cheikh Hamed ibn Issa al-Khalifa, avait fait évoluer l'émirat vers une monarchie dotée d'un conseil consultatif, accordé des réformes, dont une certaine liberté d'expression. Et prêté davantage d'attention que son prédécesseur, cheikh Issa, à la majorité chiite (au moins 70% de la population), non seulement en situation de pauvreté par rapport aux sunnites mais subissant alors un quasi-apartheid. La nouvelle politique n'a apparemment pas été suffisante puisque les Bahreïnis ont repris leur contestation. Une contestation qui semble être la conséquence des révolutions tunisienne et égyptienne mais qui, en réalité, a été préparée de longue date, notamment par des b