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Libération

Libye :«Ils ont tiré depuis les hélicos»

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Le récit d’un médecin basé à Benghazi :
publié le 19 février 2011 à 0h00

La ville de Benghazi est depuis mardi au cœur des manifestations contre le régime de Muammar al-Kadhafi. Après la «journée de la colère» de jeudi, Libération a recueilli, sous couvert d'anonymat, le témoignage d'un médecin de l'un des hôpitaux de la deuxième plus grande ville du pays après Tripoli.

«Après la prière de 18 heures, jeudi, on a commencé à entendre des hélicoptères. Puis on a entendu des coups de feu. L'armée a réprimé les manifestations en tirant depuis les hélicoptères, c'était vraiment violent. Dans la nuit et jusqu'à ce matin [vendredi, ndlr], on a reçu une vingtaine de blessés, certains en très très mauvais état, mais on n'a pas encore constaté de décès.

«Par contre, on m'a confirmé que dans un autre hôpital il y avait 35 morts. Aujourd'hui, vendredi [jour chômé], jusqu'à la prière de 13 heures, il n'y a rien eu. Puis on a entendu de nouveaux coups de feu. Ça s'est calmé au bout d'une heure. Il n'y a pas d'hélicoptères. Les Libyens nous disent que les affrontements vont reprendre et que ça va être très violent cette nuit. Mais on n'a aucune idée de l'ampleur que cela prendra. On a appris que le fils Kadhafi [Saadi Kadhafi] est à Benghazi. On pense que ça va calmer le jeu, mais on ne sait pas dans quelle mesure.

«Quand on peut avoir Internet, on regarde les nouvelles données par l’étranger. Et on a les informations que l’on peut obtenir à l’hôpital. On a entendu ce matin que l’aéroport est fermé et qu’ils refusent les journali