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Libération

A Bahreïn, l’armée reflue, le régime prêt à dialoguer

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Révolte. Le mouvement de contestation, en majorité chiite, demande la démission du gouvernement avant d’entamer des discussions.
publié le 21 février 2011 à 0h00

C’est sans précédent : le régime bahreïni a reculé face à l’opposition, ordonnant samedi le retrait de l’armée de la place de la Perle qu’elle avait reprise violemment aux manifestants. Ce lieu symbolique de la contestation, son épicentre comme la place Tahrir au Caire, a immédiatement été reconquis par les protestataires, en large majorité chiites, qui avaient exigé des militaires qu’ils retournent dans leurs casernes avant d’envisager de participer aux discussions proposées par le pouvoir. Les opposants ont aussi obtenu de pouvoir manifester pacifiquement.

Compassion. Autre signe de faiblesse du régime, c'est le prince héritier Salman ibn Hamad al-Khalifa, considéré comme réformiste, qui est apparu hier en première ligne. Il a fait preuve d'une compassion très inhabituelle de la part du pouvoir à l'égard de l'opposition. «Tous les partis du pays méritent d'avoir une place à la table [des discussions]. Je pense qu'il y a beaucoup de colère, beaucoup de tristesse, et je souhaiterais présenter mes condoléances à toutes les familles qui ont perdu des êtres chers et à tous ceux qui ont été blessés. Nous sommes vraiment désolés, il s'agit d'une tragédie terrible pour le pays», a-t-il déclaré sur CNN. C'est lui qui a été chargé par le roi de présider les discussions et d'établir un lien de confiance entre toutes les parties.

A cette double concession du régime, l’opposition a répondu en faisant elle aussi un geste d’apaisement : l’Union générale des syndic