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Libération
Reportage

En Algérie, une nouvelle marche tuée dans l’œuf par la police

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Les jeunes, les chômeurs et les socialistes du FFS hésitent à rejoindre le mouvement de contestation.
publié le 21 février 2011 à 0h00

Il n'y a pas eu de miracle. Comme le 12 février, lors de la première manifestation, la marche annoncée par l'opposition n'a pas eu lieu. Mais cette fois, les manifestants qui avaient répondu à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNDC) n'ont même pas pu se rassembler sur la place du 1er-Mai à Alger. La police, déployée encore plus massivement que la semaine précédente, avait reçu l'ordre d'empêcher tout regroupement.

Visiblement, les messages de la communauté internationale, notamment de Washington, appelant à «la retenue», ont été entendus. Il n'y a pas eu d'arrestation. Mais un député du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie, parti d'opposition) et le président du Snapap, le syndicat de la fonction publique, ont été blessés dans des affrontements avec les forces de l'ordre. Malgré ce dispositif impressionnant - plus de 40 000 policiers selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme -, les manifestants ont à plusieurs reprises réussi à se regrouper et à brandir des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire «FLN au musée», «Système, dégage », «Libérez la liberté». Beaucoup agitaient des cartons rouges pour exprimer leur rejet du pouvoir. «Le régime dit qu'il a l'intention d'ouvrir l'espace politique et médiatique. Mais aujourd'hui on voit bien qu'il n'y a pas de démocratie mais juste la répression», s'emporte un manifestant alors que trois policiers tentent de l'emmener.

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