Menu
Libération
EDITORIAL

Terroriste

Article réservé aux abonnés
publié le 22 février 2011 à 0h00

L'extrême violence de la révolution libyenne est à la mesure de la brutalité d'un régime qui depuis quarante-deux ans a broyé tout un peuple. Quels que furent les oripeaux panafricains et tiers-mondistes de la Jamahiriya, Kadhafi n'aura été qu'un dictateur pour son peuple et un terroriste pour le monde extérieur. Il a, plus encore que les présidents tunisien et égyptien déchus, privé ses concitoyens du moindre espace de liberté. Il a fait de l'assassinat politique une arme de gouvernement et de la prise d'otages un moyen de pression. La fureur des Libyens aujourd'hui montre toute la frustration d'un peuple humilié pendant des années. A l'extérieur, Kadhafi est l'auteur d'attentats notamment contre les avions d'UTA et de la Pan Am, au-dessus de Lockerbie. Malgré ce monstrueux bilan, la Libye de Kadhafi a été ramenée parmi le concert des nations par Bush fils, Blair, Berlusconi et finalement Sarkozy. L'Occident voulait croire que Kadhafi avait changé au nom de la lutte contre le terrorisme et en échange de ventes d'armes, qui servent aujourd'hui contre les manifestants, et de livraisons de gaz et de pétrole. Quant aux Libyens, qu'ils se taisent et endurent la dictature, la répression et la corruption. Comme le disait en 2007 l'un de ses soutiens en France, Patrick Ollier, compagnon de voyage de MAM en Tunisie, «Kadhafi n'est plus le même qu'il y a vingt ans et a soif de respectabilité. Il lit d'ailleurs Montesquieu».

Des centaines de Libyens paient aujourd’hu