Il était temps ! Face au nouveau scandale sexuel impliquant Silvio Berlusconi, accusé de relations sexuelles avec une prostituée mineure et d’abus de pouvoir, la société civile italienne a commencé à se réveiller. Après des années de passivité, le 13 février, dans les grandes villes de la Péninsule, ils ont été plus d’un million à manifester. Femmes et hommes. Jeunes et moins jeunes. Tous ensemble, sans distinction de sexe, de religion ou d’orientation sexuelle, pour protester contre l’image dégradante des femmes désormais véhiculée en Italie, non seulement par les médias, mais aussi par l’attitude du président du Conseil. Un sursaut éthique et politique dont le pays avait besoin, après avoir fermé les yeux pendant trop longtemps devant la régression des droits des femmes. Car ce qui est en jeu aujourd’hui, ce n’est plus la simple réduction de la femme à un corps-image, mais sa progressive et inévitable identification à un «corps jetable». Comme si la seule façon, pour une femme, d’être «visible» et d’«exister», était de se plier aux stéréotypes les plus anciens du machisme.
Je pense qu'en France on ne mesure pas toujours le degré exact de dégradation du statut de la femme en Italie, traitant parfois cette question avec légèreté, comme si ce combat n'intéressait que quelques féministes radicales. Or cette situation concerne toute la société italienne et, par-delà, l'ensemble des femmes en Europe. Tout a commencé dans les années 1990, avec l'apparition des veline sur