Le problème est bien plus ancien que sa présidence. L’incapable que Nicolas Sarkozy était si fier d’avoir nommé ambassadeur à Tunis a achevé d’humilier une diplomatie que les congés payés du Premier ministre et de la ministre des Affaires étrangères avaient déjà mise à mal, mais la politique extérieure de la France souffre d’un mal autrement plus profond que ces hontes du moment.
On touche au fond, mais le vrai problème est que la France ne s’est toujours pas remise de l’effondrement soviétique. Aux temps de l’URSS, quand le monde était partagé en deux blocs, le général de Gaulle avait su inventer une politique étrangère qui donnait à la France plus de poids qu’elle n’en avait réellement. La France n’était plus une grande puissance depuis sa débâcle de 1940 et la perte de son empire mais le gaullisme était parvenu à lui en rendre le statut en affirmant son autonomie au sein du camp occidental.
C’est ainsi qu’elle avait développé une relation privilégiée avec la Russie qui faisait d’elle un troisième grand entre les deux superpuissances et lui permettait d’être extrêmement présente en Europe centrale ; qu’elle avait pris pied en Chine en reconnaissant le régime communiste avec un long temps d’avance et qu’elle s’était assurée, en troisième lieu, une immense popularité dans le monde arabe en défendant les droits des Palestiniens à une époque où ils étaient ignorés.
La France d’alors était à la fois une voix entendue partout, l’atout cajolé du Kremlin, un espoir d’ouverture à l’Ou