Hassan al-Djahmi est un blogueur libyen, réfugié politique en Suisse, où il vit depuis dix ans. Il a créé une page Facebook appelant à manifester le 17 février, devenu le premier jour de soulèvement dans ce pays. Sa page, l'une des premières à lancer ce mot d'ordre, compte à ce jour 77.000 adeptes. «Ce n'est pas moi qui ai organisé la manifestation du 17», précise-t-il toutefois.
«Je reçois beaucoup de coups de téléphone. J'essaie de ramasser toutes les infos que je peux. Je prends les témoignages, les vidéos qu'on me signale. Je dors deux heures par nuit.
«La plupart du pays est maintenant libéré, il ne reste que Tripoli et Syrte. C'est très difficile d'avoir des informations de ce qui se passe à Tripoli. Les populations sont révoltées aussi là-bas, mais la situation est semblable aux premiers jours à Benghazi, c'est un peu difficile pour eux. Des contingents de l'armée ont rejoint les manifestants. Ils sont en train de s'organiser et vont arriver à Tripoli. Il y a des affrontements aux abords de la ville, des attaques à l'arme lourde et beaucoup de mercenaires dans les rues. L'objectif des manifestants est de prendre la place des Martyrs, que Kadhafi a renommé «place verte», mais que nous continuons à appeler place des Martyrs.
«Dans les autres villes, ce sont les juges, les avocats, qui sont en train de prendre les choses en main et d