Le 24 mars 2004, planté devant une tente de bédouin dans le désert aux portes de Tripoli, Tony Blair s'exclamait : «C'est bon d'être enfin là !», tout en serrant la main de Muammar al-Kadhafi. Cette rencontre a été baptisée «deal in the desert». Et quelques heures plus tard, le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell annonçait la signature d'un contrat d'exploration pétrolière en Libye de plusieurs millions de livres sterling. Cette poignée de main historique avait mis fin à l'ostracisme imposé à la Libye après l'attentat de Lockerbie (1). Et donné le coup d'envoi à de fructueux échanges commerciaux qui n'ont cessé de se développer depuis.
Libération opportune. Le 20 août 2009, Abdelbaset al-Megrahi, seul condamné à ce jour pour l'attentat, était libéré par les autorités écossaises pour «raisons humanitaires». Atteint d'un cancer de la prostate, Megrahi n'avait, selon ses médecins, plus que quelques mois à vivre.
Juste après la libération de Megrahi, - accueilli en héros par Kadhafi à Tripoli et toujours en vie actuellement -, la compagnie pétrolière BP annonçait elle aussi un contrat d’exploration de plusieurs millions de livres.
Le gouvernement britannique a toujours affirmé que la libération de Megrahi avait uniquement été une décision de la justice écossaise et qu’aucun accord commercial n’y était lié. Tout comme Tony Blair a toujours insisté sur le fait qu’aucun «deal» n’a jamais été conclu en 2004 dans le désert. Pourtant, il y