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Libération
Analyse

Un dictateur aux abois lâché par les tribus

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De plus en plus isolé, le Guide libyen a tenté hier de regagner la fidélité des chefs tribaux qui lui ont tourné le dos. Et qui représentent une réelle alternative politique.
publié le 23 février 2011 à 0h00

Le régime est aux abois et les défections se multiplient, d'ambassadeurs et de divers représentants de la Libye dans les organisations internationales et à l'intérieur du pays. Au sein de l'armée, qui serait divisée, mais aussi dans l'Etat comme le ministre de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, qui a démissionné pour protester «contre l'usage excessif de la force». D'importantes tribus, dont certaines ont longtemps appuyé le régime, semblent avoir choisi de soutenir les insurgés. Dès lundi le cheik Akram al-Warfalli, dirigeant de la toute puissante tribu homonyme, avait annoncé que «Muammar al-Kadhafi n'est plus un frère» et que les siens lui retiraient leur protection. Alliée de la première heure du Guide lors du renversement de la monarchie en 1969, cette tribu avait reçu en échange d'importants postes dans les forces armées et la sécurité. Même si en 1993 certains de ses membres avaient été impliqués dans un projet de coup d'Etat militaire et victime d'une féroce répression, les Warfalla restaient un des piliers du système. D'autres tribus, notamment en Cyrénaïque dans l'est du pays, fief de la défunte monarchie, étaient dès le début à la tête de la révolte. Dans l'ouest, les Berbères de la montagne de Nefoussa ont été de longue date les adversaires d'un régime qui broyait toute différence au nom de l'arabité.

Halluciné. Malgré son isolement croissant, le Guide rappelait hier à la télévision «être prêt à mourir en martyr». Et il