Dans le gymnase parisien ouvert aux mineurs étrangers en errance, les adolescents sont pour beaucoup Afghans. Les plus jeunes ont juste neuf ans. Neuf ans et déjà de longs mois passés en voyage organisé par des «cousins» passeurs. Pour venir en Europe depuis l'Asie centrale, ils se sont cachés dans des camions, sous des trains ou dans des containers avec l'espoir d'atteindre un jour l'Angleterre, le Danemark ou la Norvège, derniers pays « à la mode ». S'ils mènent leur course folle vers un avenir meilleur, ils ont surtout l'ambition d'échapper à la guerre, aux vengeances tribales, à la violence dans laquelle ils sont nés et qui mine leur pays depuis plus de trente ans.
La guerre menée par les Soviétiques en 1979 a poussé six millions d'Afghans à quitter leur pays. De guerre civile en guerre américaine, ils sont encore aujourd'hui 4 millions à vivre hors de leurs frontières : deux millions ont trouvé refuge au Pakistan et près d'un million en Iran. Des chiffres à comparer aux vingt mille quatre cents demandes d'asile déposées dans toute l'Europe entière par les Afghans en 2009.
Vingt mille quatre cents c’est sans doute trop et c’est pourquoi la France autorisa l’expulsion de neuf Afghans en charter vers Kaboul et un pays en guerre fin 2009. Les