«S'ils veulent absolument faire du camping là-bas, qu'ils le fassent. Ce n'est qu'un problème de circulation à régler !» Même les autorités de Bahreïn avaient fini par parler avec ironie des manifestants mobilisés contre le régime du roi Al-Khalifa, qui tournaient en rond sur la place de la Perle à Manama, la capitale de ce petit royaume du Golfe. D'où la décision des opposants d'accroître la pression sur le régime. Hier, c'était un premier pas de franchi avec l'extension des manifestations vers le quartier des vieux souks. Les prochains consisteront à pousser, dès cette fin de semaine, vers le quartier des banques, des ambassades, ou devant les ministères.
Insaisissable. L'idée aurait été lancée depuis deux ou trois jours sur Facebook, jusqu'à s'imposer comme le choix «des jeunes», cette entité insaisissable d'internautes dont tout le monde se revendique. Elle a reçu un appui de poids en la personne d'Abdeljalil al-Singace, le numéro 2 du mouvement - interdit - Haq («droit»), qui rassemble des religieux chiites mais aussi d'anciens gauchistes et un certain nombre de sunnites de l'opposition. Fraîchement libéré d'une détention de six mois pour «terrorisme», avec plus de 300 autres prisonniers politiques, Singace est monté sur la tribune mercredi soir, place de la Perle, pour faire un discours attaquant directement le roi :«Depuis dix ans, il a eu le temps de faire les réformes qu'il avait promises. Cette fois-ci, on ne se fera plus avoir