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grand angle

L’adieu à «mère courage» divise la Belgique

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Le combat contre le cancer très médiatisé puis le décès de Marie-Rose Morel ont ému toute la Flandre. Les Francophones se sont,eux, indignés de l’hommage à cette députée d’extrême droite, xénophobe et nationaliste.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 25 février 2011 à 0h00

Miss Flandre 1993, Marie-Rose Morel, 38 ans, est morte le 8 février d’un cancer généralisé, laissant deux enfants de 4 ans et 7 ans et son mari, épousé en secondes noces un mois plus tôt. Au nord de la Belgique, une grande partie de l’opinion publique, qui a suivi avec passion l’évolution de sa maladie, est sous le choc : le décès de cette «mère courage» - qui a raconté jour après jour, durant plus d’un an, son combat contre la maladie a eu autant d’impact que la mort brutale de la princesse Diana. Les médias flamands ont couvert abondamment l’événement ; la VRT, la télévision publique, n’hésitant pas à en faire son principal sujet de la journée. Mais, dans le sud, ce fait a été ignoré, révélant une fois de plus la fracture entre Francophones et Néerlandophones.

Ses funérailles ont eu lieu le 12 février dans la cathédrale d'Anvers, et non dans sa petite ville de Schoten, où elle habitait, tant l'affluence s'annonçait grande. Plus de 2 500 personnes y ont assisté et les portes ont dû être fermées afin d'éviter des incidents. Des politiques de premier plan étaient présents, dont des membres du CD & V, le parti démocrate-chrétien flamand du Premier ministre, Yves Leterme, ainsi que de la N-VA, un mouvement indépendantiste qui a réuni près de 30% des voix en Flandre lors des législatives du 13 juin 2010, ce qui en fait le premier parti de Flandre et de Belgique. C'est même Bart De Wever, le leader de la N-VA, qui a prononcé un éloge funèbre de onze minutes, comme le souhaitait la