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Récit

L’Irlande s’apprête à prendre le parti de l’avant-crise

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Dans un pays sous assistance financière, le premier tour des législatives, aujourd’hui, devrait consacrer le retour du Fine Gael de centre droit.
A Dublin, le 24 février 2011. (Darren Staples / Reuters)
publié le 25 février 2011 à 0h00

Enda Kenny, chef du parti irlandais Fine Gael (centre droit), revient de loin. Il y a tout juste huit mois, cet ancien directeur d’école primaire de 59 ans survivait de justesse à un vote de confiance des membres de son parti. Après les élections législatives d’aujourd’hui, il a désormais toutes les chances de devenir Taoiseach, le nouveau Premier ministre d’Irlande (Eire).

Bruxelles. Inexpérimenté (il a juste été secrétaire d'Etat au Tourisme entre 1994 et 1997), effacé, charisme zéro, nul à la télévision, Enda Kenny, 51 ans, en a pris pour son grade au début de la campagne électorale. Sauf que le député de Mayo, comté rural à l'extrême ouest de la République d'Irlande - la prochaine terre est l'Amérique - s'est révélé bien moins inconséquent que prévu et s'est plutôt bien sorti de la série de débats télévisés entre les principaux candidats. Notamment de celui en gaélique, qu'il parle couramment, au contraire de ses concurrents. Il a aussi judicieusement ponctué sa campagne d'un voyage à Bruxelles, où il a rencontré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et à Berlin, où il s'est entretenu avec son «amie» Angela Merkel.

Histoire de signaler aux électeurs qu’il saurait à qui s’adresser si se présentait l’occasion de renégocier les taux d’intérêt (à 5,83%) du prêt faramineux de 85 milliards d’euros accordé en novembre à l’Irlande par le FMI et l’Union européenne. Il se trouve aussi que les Irlandais sont quelque peu revenus du ch