Le Caire, Tunis, demain Alger, Tripoli ? Les révolutions démocratiques qui triomphent dans le monde arabe bouleversent le visage de la Méditerranée. Au nord se tenaient les démocraties occidentales, au sud des dictatures arabes censées nous préserver de la menace islamiste. Les pays du nord, l'Europe, la France, se satisfaisaient d'une situation piétinant allègrement les droits de l'homme au nom d'un anticolonialisme cynique et de circonstance. La jeunesse des peuples tunisiens et égyptiens a montré qu'ils ne l'entendaient pas de cette oreille. S'il y avait bien une mondialisation heureuse, c'était celle de la démocratie, de la liberté. Les pays du Nord, la France en particulier se sont décrédibilisés en soutenant jusqu'au bout les régimes tyranniques et corrompus. Les déboires de notre ministre Michèle Alliot-Marie en sont un exemple. La France nourrit de grands desseins méditerranéens, mais en a-t-elle encore les moyens ? Que peut-elle faire pour retrouver sa crédibilité, et comment aider ces nouveaux candidats à la démocratie ?
Axel Poniatowski
Député, président de la commision des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale
Alain Richard
Ministre de la Défense de 1997 à 2002
Alain Richard : A vous entendre, on a l'impression que c'est à nos pays d'agir pour qu'un régime reste ou non en place. Honnêtement, ni Ben Ali, ni Moubarak n'étaient au pouvoir parce que les Occidentaux l'avaient décidé. Il n'y a pas de