Pour la première fois depuis de nombreuses années, les autorités chinoises ont lancé une grande rafle dans les milieux dissidents de tout le pays. Des dizaines de personnes ont été interrogées, placées en résidence surveillée, emprisonnées, ou bien ont tout simplement disparu en l’espace de quelques jours.
L'ONG Human Rights in China (HRIC) a dressé hier une liste de 29 individus ciblés par la police. Parmi ceux-ci, se trouvent les célèbres avocats Teng Biao, Jiang Tianyong et Tang Jitian, des universitaires, des écrivains et un syndicaliste. Hua Chunhui, un blogueur à qui Libération a consacré une double page mercredi, a été incarcéré deux jours plus tôt. Hua, dont la compagne a été condamnée à un an de «rééducation par le travail» pour quelques mots sur Twitter, se retrouve lui-même inculpé d'«incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat». Il est passible de nombreuses années de prison.
Sans pancartes. Cette opération de répression ciblée, qui touche sans doute beaucoup plus de personnes que celles actuellement répertoriées, vise à contrecarrer les récents appels de dissidents anonymes, via Internet, à manifester silencieusement dimanche dernier dans 13 villes de Chine. Au moins trois participants à cette «révolution du jasmin chinoise» avaient été arrêtés à Shanghai. Les auteurs de cette initiative ont récidivé mercredi, sur le site dissident Boxun.com, bloqué en Chine, en demandant aux Chinois de manifester«tous les dimanc