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Libération

Washington scandalisé mais impuissant

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Les Etats-Unis n’ont aucun moyen de pression sur Kadhafi.
publié le 25 février 2011 à 0h00

Il aura fallu attendre plus d'une semaine de révolte populaire pour que Barack Obama intervienne publiquement sur la Libye. Après un silence assourdissant, le président américain s'est indigné mercredi après midi du «bain de sang scandaleux et inacceptable», ajoutant que les Etats-Unis exploraient «toute une gamme d'options» pour faire pression sur Tripoli. Mais Obama s'est bien gardé d'appeler au départ de Kadhafi ou d'annoncer des sanctions immédiates.

La prudence américaine, qui a valu plusieurs critiques au Président, traduit à la fois l’impuissance et l’inquiétude de l’Amérique face au régime libyen. Comme la secrétaire d’Etat Hillary Clinton l’a répété à maintes reprises depuis le début de la crise, la priorité est d’évacuer les 600 citoyens américains et 35 diplomates qui sont sur place. La Maison Blanche ne cache pas ses craintes devant l’instabilité qui règne dans le pays.

Surtout, Washington ne dispose que d'une très faible marge de manœuvre pour influencer le régime de Kadhafi. Les Etats-Unis n'ont que très peu d'intérêts économiques en Libye, et la relation entre les deux pays a toujours été pour le moins tendue. «Nous ne sommes pas dans la même situation que l'Egypte quand Obama pouvait essayer de pousser Moubarak vers la sortie», précise un diplomate onusien, En haussant néanmoins le ton, Obama semble décidé à agir dans un cadre multilatéral, notamment celui des Nations Unies. Lors de la réunion prévue lundi prochain à Genève au Conseil