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Libération

A Paris, la révolution à l’ambassade

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Le représentant libyen a lâché Kadhafi et rejoint les manifestants.
par Gaëlle Epinat
publié le 26 février 2011 à 0h00

«En prenant compte de la situation en Libye, des bains de sang ainsi que de la répression contre les manifestations pacifiques, et avec l'absence de négociations équilibrées, nous rejoignons la révolution en démissionnant officiellement de nos postes.» Vendredi, la décision est tombée : les ambassadeurs de Libye en France et à l'Unesco (dont le siège est à Paris) se désolidarisent de Muammar al-Kadhafi. Aussitôt, des cris de joie retentissent : «Kadhafi, assassin, Kadhafi, assassin», scande la trentaine de manifestants rassemblés devant l'ambassade.

Les deux hommes n'ont pas vraiment eu le choix. Dans la nuit de jeudi à vendredi, huit personnes, qui se sont baptisées «les enfants de la révolution», s'étaient introduites dans l'ambassade. Elles entendaient rester dans l'enceinte du bâtiment jusqu'à la démission des deux hommes. Les enfants de la révolution sont des étudiants «non armés, non politisés, non drogués, et pas liés à Al-Qaeda». Youssef Chadchad, étudiant à Paris et porte-parole du mouvement, explique leur geste : «On a fait quelque chose pour montrer à nos familles qui sont là-bas qu'on est avec eux. On a réussi notre mission. De France, on a fait un petit geste pour la révolution.»«Rien n'a été cassé, tient-il à préciser. On a juste déchiré la photo de notre dictateur.»

Pour fêter sa victoire, le mouvement accroche sur la façade l'ancien drapeau libyen de l'indépendance (de 1951) - et non le drapeau vert adopté p