C'est de Tripoli, où Muammar al-Kadhafi disposerait de 9 à 10 000 combattants aguerris ainsi que de chars, d'avions et d'hélicoptères de combat, que le «Guide suprême» semblait vouloir conduire vendredi la contre-offensive politique et militaire contre ses opposants. Le raïs a demandé aux dizaines de milliers de partisans rassemblés sur la place Verte du centre-ville de «se préparer à défendre la Libye». «Nous allons les battre et nous les vaincrons», a-t-il lancé à la foule du haut des remparts qui surplombent la place. Au onzième jour de l'insurrection qui fait vaciller son pouvoir, il a ensuite recommandé à ses partisans de rester «joyeux, de chanter et de danser». Mais le ton n'y était pas.
A la sortie des mosquées. Quelques heures plus tôt les miliciens du dictateur avaient ouvert le feu sur des manifestants dans plusieurs banlieues de la capitale. Selon les témoins de ces affrontements, les heurts se seraient notamment produits dans un quartier de l'est, au moment où les fidèles sortaient des mosquées après la prière du vendredi. Deux personnes au moins auraient notamment été tuées dans le quartier de Fachloum. D'autres civils auraient essuyé des salves à Ben Achour (est) et à Ghoul Achaäl (ouest).
Dans le reste du pays, les opposants à Kadhafi ont marqué des points. Après la «libération» de toute la partie est de la Libye, et notamment de la ville de Benghazi, Misrata, troisième ville de Libye, située à 150 kilomètres à l'est