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Libération

Alger sans son couvercle

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Instauré en 1992, l’état d’urgence a été levé mardi sous la pression des opposants.
publié le 26 février 2011 à 0h00

C'est une annonce historique. Symbolique aussi. L'état d'urgence, en vigueur depuis plus de dix-neuf ans en Algérie, a été abrogé mardi au cours d'un Conseil des ministres dirigé par le président Bouteflika. La décision a été publiée au Journal officiel, après avoir été annoncée à plusieurs reprises ces dernières semaines par les autorités. Le pouvoir a donc cédé face à la pression de la population, qui a multiplié les mouvements de protestation depuis deux mois, et à celle de l'opposition, qui a manifesté ces deux derniers samedis pour réclamer la chute du régime.

Sceptique. Le maintien de l'état d'urgence apparaissait anachronique alors que les autorités assuraient que le terrorisme était vaincu et la stabilité du pays retrouvée. La mesure avait été instaurée le 9 février 1992. Deux mois plus tôt, le pouvoir avait annulé le premier tour des élections législatives, remportées par le Front islamique du salut (FIS). Une guerre civile de plus de dix ans commençait et la lutte contre les terroristes islamistes du GIA, puis du GSPC et aujourd'hui d'Al-Qaeda au Maghreb islamique, a depuis servi de justification au maintien de cet état d'exception.

Dorénavant, le ministère de l'Intérieur et ses représentants locaux, les tout puissants walis, ne pourront plus prendre de décisions arbitraires comme l'interdiction de meetings politiques ou de manifestations culturelles. La police n'aura plus tous les droits en matière d'interpellation de citoyens. C'e