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Libération
Critique

Iran, la révolte après la révolution

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Le politologue Ahmad Salamatian dresse le bilan du régime islamique et les enjeux de la révolte de 2009.
publié le 26 février 2011 à 0h00

Les événements de Tunisie et d’Egypte ont chassé, sans doute provisoirement, l’Iran des gros titres des journaux. Mais, avant Tunis et Le Caire, c’est d’abord à Téhéran qu’une révolte s’est engagée et qu’une population immense a gagné la rue à l’issue des élections truquées de juin 2009 au profit de Mahmoud Ahmadinejad. Cette fois, c’était dans un pays musulman dirigé par un régime islamiste et violemment anti-occidental.

Le régime a donné l'impression de tanguer mais s'est vite ressaisi et a appliqué une théorie, déjà employée par Khomeiny, qu'il appelle «la victoire par la terreur», consistant en une répression massive à l'encontre de tous les manifestants - plus de 7 000 d'entre eux ont été emprisonnés.

A présent, le régime semble à nouveau s'être installé dans la durée. Mais, s'il apparaît victorieux, il a en même temps signé l'arrêt de mort de la dernière grande utopie moderne, l'islamisme politique. Car, ceux qui dirigent l'Iran, ne sont plus porteurs de ce messianisme qui avait pu apparaître comme un nouvel horizon pour un tiers-monde en panne d'avenir. La révolution islamique avait en effet donné l'espoir qu'elle pouvait établir un système politique pérenne fondé exclusivement sur l'islam. Après trente ans de régime islamique, force est de constater que le pouvoir n'est plus exercé par des révolutionnaires en quête de millénium mais par une junte militaro-islamiste où officiers supérieurs et religieux se partagent le butin et qui est prête à tout pour conserv