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Libération

La visite éclair de Sarkozy irrite la Turquie

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Diplomatie . Le premier déplacement d’un président français à Ankara depuis 1992 aura duré cinq heures.
publié le 26 février 2011 à 0h00

Après la Tunisie et le Mexique c'est un nouveau crash de la diplomatie élyséenne qui s'annonce, cette fois avec la Turquie. «Une visite de 300 minutes», ironise Cengiz Aktar, universitaire et spécialiste des questions européennes dans un éditorial du quotidien Vatan.

Premier déplacement en Turquie d'un président français depuis celui de François Mitterrand en 1992, le saut de puce de Nicolas Sarkozy, vendredi à Ankara, a irrité les autorités turques. «Cette visite est à la hauteur de l'amitié entre la France et la Turquie», avait martelé le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dans une interview à l'AFP. Il était au diapason d'une opinion publique et d'une presse vent debout contre ce qu'elles ressentent comme un affront, alors que ce pays, pilier du flanc sud-est de l'Otan, en négociations avec l'Union européenne, s'affirme toujours plus comme un acteur majeur sur la scène régionale. Un rôle accru avec les révolutions du printemps arabe qui considèrent, à tort ou à raison, la Turquie comme un modèle : économique, mais aussi politique, avec un parti, au pouvoir depuis 2002, issu du mouvement islamiste coulé dans le moule de la démocratie.

Maladresses. Il ne s'agissait pas d'une visite officielle, ni même d'une visite de travail bien que Recep Tayyip Erdogan, en visite à Paris en avril 2010 à la fin de la «Saison turque», avait invité Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat français était là en tant que président du G20 pour une vi