Les Tunisiens, les Egyptiens se sont libérés seuls. Ils se sont débarrassés en dix-huit jours de Moubarak, en quatre semaines de Ben Ali. Depuis que Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, des centaines d’Egyptiens et de Tunisiens ont payé de leur vie leur lutte pour la liberté et la démocratie. Mais finalement, ces dictateurs ont quitté le pouvoir sans bain de sang.
Les armées et les manifestants, unis pour préserver l’intégrité de leur pays, ont su éviter le pire. Ces miracles ne se reproduisent pas en Libye.
Kadhafi apparaît jour après jour de plus en plus dément. Prêt à déclencher la guerre civile pour sauver sa peau, prêt à massacrer son peuple. Que peut faire la communauté internationale, qui assiste impuissante à ce Tiananmen des sables ? Les marges de manœuvre de l'Occident, notamment des pays européens qui recevaient en grande pompe Kadhafi il y a trois ans, sont réduites. La force, la légitimité des révoltés du Caire et de Tunis a été de prendre leur destin en main. A la différence des Irakiens, ils n'ont pas gagné leur droit à être libres dans les fourgons d'une armée étrangère. Un péché originel qui a depuis plombé le processus démocratique à Bagdad. L'ONU discute de sanctions judiciaires ou économiques, qui seront d'un effet lointain, ou d'une no fly zone pour interdire les bombardements aériens des manifestants. Des options aux résultats limités. Elles n'éviteront pas les «boucheries» promises par le Guide suprême. Mais toute intervention mili