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Libération
Reportage

Le sud dépassé par les réfugiés de Libye

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Egyptiens, Chinois, Ghanéens… ils sont déjà plus de 50 000 à avoir transité par Ras Jedir. Et l’afflux ne cesse de croître.
publié le 28 février 2011 à 0h00

Au milieu des ballots, ils sont des centaines sous le soleil et dans la poussière. Coincés entre des bus déglingués et les pots d’échappement des voitures qui font la navette entre Ben Guerdane et le poste-frontière tunisien de Ras Jedir, ils attendent. Certains sont là depuis plusieurs jours. Ils ont dormi dans le froid sur des trottoirs, des parkings ou les dalles d’un entrepôt. Les plus chanceux rejoindront un abri, voire un avion pour Le Caire. Car la majorité des migrants fuyant la Libye en guerre civile (lire page 10) sont des Egyptiens. Ce qui était une crise humanitaire a viré au chaos ce week-end.

«C'est de pire en pire, témoigne Fedora Gasparetti, de l'Organisation internationale des migrations. Chaque jour qui passe voit le nombre de migrants augmenter.» Depuis le début de l'exode, lundi dernier, ils sont près de 50 000 à avoir transité par Ras Jedir. Aux 18 000 Tunisiens des premiers jours se sont ajoutés les étrangers. Les autorités locales, qui au début avaient bien géré le flot ininterrompu, semblaient hier dépassées, d'autant que les organisations internationales tardent à prendre le relais.

Tentes. Pour la seule journée de samedi, près de 10 000 personnes ont franchi la frontière, à en croire Monji Slim, président local du Croissant-Rouge. Et les premiers décomptes d'hier confirmaient une tendance à la hausse : «Entre minuit et 8 heures, on a recensé 3 000 personnes. Il faut trouver une solution, car on ne pourra pas cont