Après deux jours de manifestations massives, qui ont dégénéré en violences meurtrières, le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a démissionné, dimanche. La rue était mobilisée depuis plus d'un mois contre le maintien de cet homme au poste de Premier ministre, qu'il occupait depuis onze ans.
Dans la foulée, le président Foued Mebazaa a annoncé la nomination de Béji Caïd Essebsi, 84 ans. Proche de Bourguiba, dont il a été conseiller dès l'indépendance en 1956, il a occupé plusieurs postes ministériels depuis: Défense, Intérieur, Affaires étrangères. Député jusqu'en 1994, il a depuis repris son métier d'avocat.
Pas sûr que cette nomination calme les Tunisiens. Le sit-in, qui se tient depuis dix jours sur la place de la Casbah, à Tunis, devant les bureaux du chef du gouvernement, se poursuit ce lundi. Les tensions persistent sur l'avenue Bourguiba, centre de la contestation et théâtre de violences ces derniers jours.
Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République et candidat à l'élection présidentielle, qui doit se tenir d'ici mi-juillet, critique le déroulement de la transition démocratique en Tunisie.
Le départ de Ghannouchi est-il une victoire?
C'est surtout la preuve de la détermination des Tunisiens à faire partir les caciques de l'ancien régime. Le peuple est descendu dans la rue lorsque cinq ministres du RCD [Rassemblement constitu